"Comment ça vole" ou "De l'homo-pedibus à l'homo-volatus": 

 

Arrivé dans la verte prairie, la toute première attention de "l'homo-volatus" (l'aboutissement ultime de l'homo-pedibus), est d'humer le vent.

Il se tourne de toutes parts, étend ses bras, lève un doigt humide vers les nuées, guette le cumulus et surtout le redoutable cumulonimbus.

Tous ses sens sont à l'affût de la rafale.

Rapidement il érige un mât au bout duquel est accroché un frêle étendard.

Que celui-ci pende misérablement et il s'inquiète de l'effort qu'il va devoir fournir.

Que celui-ci se redresse trop fièrement sous le souffle d'Éole et il s'attriste à l'idée de devoir rester au sol.

Si les augures lui semblent favorables l'homo-volatus déplie son aile, dispose avec soin ce bruyant appendice qui le métamorphosera en oiseau.

Et voilà qu'il tourne autour, le touche le caresse, l'ausculte sous toutes ces coutures, implore les dieux de la mécanique.

 L'homo-volatus va naître de l'union de l'homme avec la machine. Il étend une dernière fois ses bras.

Et tout d'un coup, dans un mouvement majestueux, il libère son énergie.

Ces bras se relèvent. Ses jambes le propulsent vers l'avant. La magie opère. Ses bras deviennent des ailes.

 

Ses pieds quittent le sol, il est devenu un oiseau.

Il part maintenant à la découverte d'un nouveau monde.

Il reviendra au soleil couchant ivre de vent et de lumière, mais ne reviendra vraiment sur terre que bien plus tard.

Car voilà bien un nouveau mystère, son corps est revenu, se déplace à nouveau sur ses jambes mais son esprit continue à planer des heures.

 

 

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